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L’impact des propositions du Cercle de Giverny

31 mars 2022

À l’occasion de la fin du quinquennat et en amont de la quatrième édition du Forum de Giverny, le Cercle de Giverny a souhaité mesurer son impact dans les entreprises et sur la décision publique.

Nous avons invité trois acteurs qui ont suivi de près nos travaux : Oliver Bogillot (président de Sanofi France), Marie-Claire Daveu (Directrice du Développement Durable et des Affaires Institutionnelles du groupe Kering) et Emmanuel Monnet (ancien directeur adjoint du cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances).

Un retour d’expérience très positif :

Olivier Bogillot a donné le ton en ouverture : “C’est un lieu unique d’échange, presque magique”. Il a salué la diversité des participants aux groupes de travail rassemblant grandes entreprises, ONG, universitaires, acteurs politiques et étudiants. 

“C’est très intéressant, le Cercle de Giverny permet de réconcilier les points de vue”

– Olivier Bogillot, président de Sanofi France

“Pour le groupe Kering, le Cercle de Giverny c’est formidable”. Marie-Claire Daveu a confirmé le sentiment d’Olivier Bogillot et a souligné que les participants, issus de secteurs différents, permettent une “cross-fertilization”, une synergie qu’elle considère très pertinente car “face aux défis d’aujourd’hui, tout le monde doit s’y mettre”. Elle ajoute qu’un point fort du Cercle est la volonté de rédiger des propositions concrètes pour les acteurs publics et privés.

Lorsque Romain Mouton, président du Cercle de Giverny, a présenté le think-tank à Emmanuel Monnet, il s’est réjoui que celui-ci “ouvre un espace de respiration et de discussion” et a permis de réfléchir de manière “Bottom-up, c’est-à-dire partir de la base plutôt que de grands concepts”.

Des applications concrètes des propositions du Cercle de Giverny :

Olivier Bogillot a co-présidé deux groupes de travail. En 2020, le groupe était consacré aux “Territoires innovants”. À l’issue des travaux du Cercle de Giverny, les équipes de Sanofi ont lancé des initiatives pour animer le dialogue territorial en travaillant avec les communautés locales et les élus ainsi que pour raccourcir la chaîne de valeur, privilégier les fournisseurs locaux. En résonance avec une proposition du Cercle, le groupe a poussé l’économie circulaire dans les territoires. Par exemple, chaque année, Sanofi donne 10 000 tonnes de déchets organiques aux agriculteurs locaux pour fertiliser leurs sols. Olivier Bogillot a co-présidé le groupe “Anticiper les métiers d’avenir” en 2021. Il nous avertit : “les métiers d’avenir peuvent être très porteurs d’inégalités si on ne fait pas attention”, c’est pour cela que l’entreprise s’est davantage engagée en finançant des associations, en allouant les taxes d’apprentissage en fonction d’un critère de diversité et en mettant en place un circuit mentorat – alternance – recrutement.

“L’enjeu a été de se dire : on va se fixer des priorités : l’environnement, les jeunes, les compétences et la parité”

– Emmanuel Monnet, ancien directeur adjoint du cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances

Marie-Claire Daveu a été co-présidente de deux groupes lors des deux dernières éditions : “Finance responsable” et “Agir pour la biodiversité”. L’édition de 2020 a permis au groupe Kering de partager ses bonnes pratiques, en particulier leur “compte de résultat pour l’environnement”, et de les mettre en perspective avec les débats à Bruxelles. La participation de Kering en 2021 “a permis de nous conforter sur un certain nombre de thématiques”, notamment leur initiative d’agriculture régénératrice qui permet au sol de se reposer et de séquestrer le carbone. Le groupe a un lien très étroit avec l’agro-alimentaire, il était donc “très intéressant de discuter avec des représentants du monde associatif et agricole”. Ces échanges les ont aidés à prioriser parmi les matières premières les plus pertinentes à intégrer dans le projet d’agriculture régénératrice.

En suivant les travaux du Cercle de Giverny, Emmanuel Monnet, à travers les engagements et témoignages, a confié qu’ils ont contribué à intégrer des objectifs dans les lois. “L’enjeu a été de se dire : on va se fixer des priorités : l’environnement, les jeunes, les compétences et la parité”. Selon lui, les obstacles qu’il a identifié dans les échanges sont “le sujet de l’adhésion des PME et le partage de la valeur sur lequel on peut jouer avec des outils fiscaux et l’intéressement – participation.”. Il en a conclu que l’axe de développement à prioriser était l’ancrage dans les territoires, “créer des liens entre les acteurs locaux”.

“Le Cercle de Giverny peut être utile pour passer à l’échelle. Il faut aller plus vite, plus haut et plus fort.”

-Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des affaires institutionnelles du groupe Kering

Quelles perspectives pour la 4ème édition du Forum de Giverny ?

“Le Cercle de Giverny peut être utile pour passer à l’échelle. Il faut aller plus vite, plus haut et plus fort.” Marie-Claire Daveu pense que l’une des priorités est d’engager les autres ; elle rejoint Emmanuel Monnet sur la nécessité d’impliquer les PME. “Je crois pur et dur que le monde de la finance a cette capacité à faire évoluer les choses”, la finance aurait les outils pour le passage à l’échelle. Aujourd’hui, “c’est vraiment une question d’accélération”. “C’est un défi énorme et je pense qu’on a besoin encore et encore plus des retours d’entreprises pour pouvoir le faire de manière pragmatique”.

Olivier Bogillot s’est montré clair : “La RSE ne doit pas être qu’un département mais être dans les objectifs du CEO pour que cela ruissèle en cascade sur les autres. Quand ça devient vertueux et qu’elle descend jusqu’aux territoires on peut avoir un début de passage à l’échelle”.

À l’instar de Marie-Claire Daveu, Emmanuel Monnet a mentionné l’enjeu complexe de la sous-traitance et de la chaîne d’approvisionnement. Il a formulé une conclusion aussi brève que pertinente : “Il y a beaucoup de choses à faire”. 

 

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