Dans l’optique de bâtir une économie plus résiliente post-crise, les flux financiers doivent se diriger massivement vers l’atteinte d’objectifs clairs répondant aux enjeux écologiques et sociaux de notre temps comme la neutralité carbone.
Ce groupe de travail s’est intéressé aux moyens de flécher plus efficacement les financements publics et privés vers des activités présentant des externalités positives pour l’environnement tout en renforçant la prise en compte de ces enjeux en entreprise.
Afin de développer des outils comme la mesure d’impact, il est crucial que les notations extra-financières des organisations se démocratisent, gagnent en transparence et se précisent pour être effectivement valorisées. Porter ces réformes, et d’autres comme celle de la taxonomie au niveau européen est tout à fait incontournable afin de constituer un capitalisme souverain et responsable.
Le mot des co-présidents
Marie-Claire Daveu
Directrice du développement durable et des affaires institutionnelles
Kering
Virginie Chapron-du-Jeu
Directrice des Finances
Groupe Caisse des dépôts
” Les efforts de relance post-Covid constituent une occasion unique de mobiliser les financements nécessaires au déploiement de modes de production plus durables. Il est ainsi crucial que la dépense publique soit fléchée en partie vers la transition écologique, à l’image de la part de 30 % du budget de relance européen qui y est dédiée. Parallèlement, les stratégies de développement des entreprises et celles des investisseurs institutionnels doivent s’aligner avec des trajectoires soutenables par une valorisation accrue de leur performance extra-financière certifiée par l’essor de la mesure d’impact. La rencontre concomitante de ces deux dynamiques permettra de construire un capitalisme européen responsable et souverain, capable de répondre aux exigences de l’urgence climatique et sociale que nous connaissons.”
Propositions
1
Inciter, sur le principe du “comply or explain”, les investisseurs institutionnels dits “responsables” à aligner leurs portefeuilles d’investissements sur des trajectoires de neutralité carbone d’ici 2050.
2
Rendre obligatoire la publication du bilan carbone tous les 2 ans (sur toute la chaîne de valeur, les scopes 1, 2, 3) pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés et dont le chiffre d’affaires dépasse 50 millions d’euros.
3
Associer l’attribution des subventions adressées aux entreprises et aux collectivités territoriales (au niveau français et européen) à l’élaboration d’une trajectoire d’alignement avec des scénarii de soutenabilité à moyen terme de l’entreprise, notamment la neutralité carbone à horizon 2050.
4
Inciter les entreprises et institutions financières à mettre en place une structure de rémunération plus incitative et inclure des objectifs extra-financiers dans l’évaluation des managers et des collaborateurs (y compris dans le cadre des évaluations à 360).
5
Demander aux investisseurs institutionnels de définir une cible en termes de part « verte de leurs financements, compatible avec la taxonomie verte européenne, progressant dans le temps.
6
Intégrer les critères de préservation des écosystèmes (qualité des sols, impact sur artificialisation, etc.) dans les grilles d’analyse ESG des investisseurs en fonds propres et dans la définition des investissements se réclamant “verts” ou “durables”.