Le e-commerce est un secteur en pleine croissance, qui connaît une forte accélération depuis la crise sanitaire. Souvent critiqué pour son impact environnemental, il reste profondément lié au commerce physique. Le groupe de travail, composé de e-commerçants, plateformes, banques, associations et experts, a cherché à inscrire toute la chaîne de valeur du e-commerce dans une responsabilité environnementale et sociétale.
La crise de la Covid-19 n’a pas déclenché de révolution mais a accentué une tendance qui existait déjà. Les leaders du marché en ligne ont conforté leur place alors que les petits commerçants ont dû s’adapter, parfois difficilement, au développement du commerce digital. Les entreprises ont compris l’intérêt qu’elles avaient à développer leur commerce en ligne. C’est une opportunité de prolonger leur activité, le site internet constituant un canal de vente supplémentaire. C’est aussi un support de communication et d’attractivité pour développer leur relation client.
Alors jusqu’où le e-commerce peut-il aller ? Est-il plus dommageable que les achats traditionnels ? Quel est son impact sur le réchauffement climatique, sur la pollution et sur l’érosion de la biodiversité ? Comment faire du e-commerce un secteur engagé pour la protection de l’environnement ? Comment transformer les consommateurs en consom’acteurs ? Comment créer un e-commerce responsable au niveau international ? La durabilité des modèles est aujourd’hui une priorité pour de nombreux consommateurs, notamment la jeune génération. Le secteur du e-commerce saura-t-il relever le défi de la responsabilité ?
C’est ce que ce groupe de travail, profondément conscient des attentes de la société civile et convaincu de l’urgence d’agir, a souhaité prouver en proposant des mesures innovantes et engageantes.
Le mot des co-présidents
Marie-Claire Daveu
Directrice du développement durable et des affaires institutionnelles internationales
Kering
Marie Georges
Directrice exécutive sustainability France et Benelux
Accenture
“ Face au dérèglement climatique, à l’érosion de la biodiversité et à la pression grandissante de la société civile, les entreprises doivent aujourd’hui prendre en compte l’impact environnemental de leurs activités. En tant que dirigeantes responsables, nous souhaitons que le développement du e-commerce soit l’opportunité d’un changement de paradigme et provoque un engagement de toutes les parties prenantes du secteur à produire et consommer “mieux”.
Mais les défis sont nombreux : le e-commerce fait grimper l’empreinte carbone des consommateurs en les incitant à consommer plus mais il peut aussi être source d’économies de ressources et limiter les transports individuels. Le bilan environnemental complet du e-commerce reste difficile à dresser tant les modèles sont variés et les données fiables rares.
De nombreuses initiatives existent déjà et ne demandent qu’à être saisies par l’ensemble des acteurs économiques. Informer le client sur l’impact environnemental des produits, l’inciter à consommer de manière plus responsable, promouvoir l’économie circulaire ou encore le made in Europe, sont autant de challenges à relever pour les acteurs du secteur.
Alors, soyons convaincus que des engagements volontaires et ambi- tieux pourront faire du e-commerce une opportunité de changement pour les entreprises. La clé est une mobilisation effective des e-commerçants, des fabricants, des consommateurs, mais également des pouvoirs publics vers un objectif commun de protection de nos écosystèmes.”
112,2 milliards
C’EST, en euros, le nombre de ventes du e-commerce en 2022.
Il était de 57 milliards en 2014.
Source : rapport annuel “Les chiffres-clés du e-comerce” 2021 de la FEVAD
Propositions
1
Encourager la mise en place d’une offre circulaire sur les sites de e-commerce.
2
Accroître la visibilité et l’accessibilité des produits manufacturés en Europe sur les sites de e-commerce.
3
Encourager la réduction et l’éco-conception des emballages spécifiques au e-commerce.
4
Encourager la réduction des plastiques à usage unique utilisés lors des livraisons.
5
Encourager le développement d’alternatives décarbonées aux modes de livraison traditionnels.
6
Créer une base de données fiable et vérifiée à destination des e-commerçants, centralisant l’information durable des produits.